M. HERVET, président de l’Office de coordination
des banques privées, s’élève contre les projets
de nationalisation du crédit que proposent les partis de rauche
: ce serait, selon lui, la fin des libertés individuelles et
le commencement de la collectivisation. Elle mettrait en effet l’ensemble
du crédit sous la tutelle du Plan, donc au pouvoir discrétionnaire
de quelques fonctionnaires.
Quand on sait, comme les lecteurs de « La Grande Relève
», comment les banques fabriquent la monnaie(*) et en vivent -
grassement - on comprend que les propriétaires des dites banques
se battent vigoureusement pour continuer à bénéficier
de leurs privilèges.
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Depuis l’arrivée de R. BARRE à la tête
du gouvernement, le franc a perdu 17 % de sa valeur par rapport au deutschmark
!
Mais, comme dit le Premier ministre, ça n’a pas d’importance
puisqu’on paie notre pétrole en dollars !
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Autre succès remarquable de la politique libérale avancée du Premier ministre : d’après l’I.N.S.E.E., 13 842 entreprises ont disparu en 1977, soit 11,7 % de plus qu’en 1976. Et les résultats prévus pour 1978 ne s’annoncent guère mieux.
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La productivité (les usines du groupe Rhône-Poulenc
situées en France a augmenté de 6 % en 1977. Cela s’est
traduit par une baisse de 2 % des frais fixes et... le licenciement
de 2 200 personnes.
Pour améliorer ses performances, Rhône-Poulenc envisage,
de se doter d’un secteur textile plus moderne, capable de se mesurer
avec les autres grands de la chimie européenne.
Cela ne manque pas de sel quand on sait que c’est principalement dans
le domaine des fibres textiles que la situation des trusts de la chimie
s’est dégradée depuis quelques années. Les spécialistes
attribuent ces mauvais résultats à la surcapacité
mondiale de production, à la concurrence des pays à bas
salaires et à l’efficacité technologique de certains pays
du Tiers-Monde équipés de machines modernes... fournies
par les pays industrialisés.
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Comme fout le monde le sait, le groupe Rhône-Poulenc
fait partie des sociétés nationalisa bles.
Ce que l’on sait moins, c’ est qu’en 1977 l’endettement total du groupe
représente 53 % de son chiffre d’affaire, qui s’est élevé
à 23,6 milliards nouveaux.
Et si, pour changer un peu, on nationalisait les bénéfices
et laissait les dettes au secteur bancaire privé ?
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La société américaine « Union Carbide » annonce la prochaine mise en service d’unités de production de polyéthylène basse densité, exigeant un investissement moitié moindre qu’auparavant, et permettant d’économiser 75 % de l’énergie absorbée par les procédés utilisés précédemment.
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La société suédoise SAAB-SCANIA
vient d’installer au Nord de Stockolm une station éolienne expérimentale.
Cette éolienne comporte un rotor de deux pales de neuf- mètres
de longueur et est installée au sommet d’une tour de 25 mètres
de haut. Un calculateur permet de déterminer le régime
optimal de rotation. La puissance délivrée est de 50 à
60 kilowatts.
Ce système est destiné à expérimenter la
technique éolienne sur une durée de cinq ans avant de
mettre en oeuvre des systèmes plus puissants devant délivré
des puissances de 400 à 500 kilowatts.
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Nous ne manquerons pas de chocolat : la Malaisie envisage
de développer sur son territoire la culture du cacao. Les surfaces
cultivées ont triplé depuis 197l et grâce aux recherches
pour sélectionner les plans, et a la culture conjointe de la
noix de coco, des rendements de 250 kg à l’hectare seront atteints
(ils ne sont que de 100 kg à l’hectare en Afrique).
Mais, vigilant, le gouvernement malais contrôle de près
ce développement afin d’éviter une surproduction qui ferait
baisser les cours.
Comme quoi les leçons des pays développés ne sont
pas perdues pour tout le monde.
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Alors que STOLERU parle de l’accroissement inévitable
des inégalités sociales et s’élève contre
la « société d’assistance », dans «
Les joueurs de flûte », Albin CHALANDON, autre ardent défenseur
de l’économie libérale, critique bien sûr, le programme
économique de la gauche, mais parle de la nécessaire réduction
des inégalités et propose un minimum garanti de ressources
pour tous. (Nous, on n’est pas d’accord ; c’est un maximum de ressources
garanti qu’on réclame depuis longtemps !) .
Quant aux libéraux avancés (Chalandon, Stoleru et les
autres), il faudrait peut-être qu’ils accordent... leurs violons
!
(*) Voir notre n° de mai 1977.