La casse des droits sociaux
Publication : février 2017
Mise en ligne : 19 mai 2017
Le CADTM (en France, 130 av. de Versailles, 7016 Paris) publie une magnifique et forte intéressante revue AVP, Autres voix de la Planète.
Dans son numéro du 4° trimestre 2016, il faut lire, entre autres études, celle qui concerne l’histoire de la sécurité sociale : les premières caisses ouvrières, dès la fin du XIX° siècle, étaient des caisses mutuelles ; les congés payés, en 1936, ont fait admettre qu’un travailleur pouvait être payé par son entreprise pendant qu’il se repose pour reprendre des forces ; à la sortie de la guerre 39-45, la social-démocratie, craignant le communisme, a accepté l’idée d’un salaire social “collectif” versé par les entreprises couvrant les risques inhérents au marché du travail.
Or ce pacte social est rompu.
Depuis le tournant libéral du début des années 1980, des contrats permettent à des entreprises de s’exonérer d’une partie des cotisations, d’où un déficit croissant de la Sécurité sociale, qui finance directement et parfois massivement une partie du coût de l’emploi. L’“activation ” des dépenses de chômage se transforme en “activation des chômeurs” désormais culpabilisés, responsables de “valoriser” le coût qu’ils représentent pour la société, et l’institution publique impose le mot d’ordre de rentabilité pour se permettre de contrôler, voire sanctionner, leur comportement dans la recherche d’emploi.