6.2.En agriculture, les méthodes intensives et chimiques ont un coût social qui donne quelques avantages à des exploitations agricoles plus petites, à la rotation naturelle des récoltes et à la culture organique. L’utilisation efficace des ressources, le recyclage et le développement de procédés alternatifs ne sont pas parmi les moins importantes des retombées positives de ce type d’agriculture. La viabilité économique de l’isolation thermique, des pompes à chaleur, des dispositifs éoliens et autres systèmes fournisseurs d’énergie devient évidente : on n’a plus besoin de stimuler artificiellement les investissements. Les systèmes de transports publics évolueront rapidement vers des services consommant moins d’énergie, infiniment plus agréables, plus pratiques et moins polluants. En effet, le besoin de voyager et d’échanger se modifiera avec l’élimination des bureaucraties pesantes et le passage d’activités à coût ajouté à des activités de loisir ou à valeur ajoutée plus concentrée.
6.3 II est donc facile de passer de l’économie
classique à celle des ressources et ses premiers pas (en utilisant
les droits de douane et les impôts indirects) n’exigent pas la
création de nouveaux organismes gouvernementaux. Bien au contraire,
cela réduit les gaspillages actuels. Ces premiers pas déclencheront
le mécanisme de la mise en oeuvre de toute l’Economie des Ressources
(l’Economie Dynamique). Ils conduiront à une trésorerie
en équilibre et à une réduction importante des
taux d’intérêts (avantage pour le Tiers Monde et pour l’industrie).
Le contrôle direct de la consommation par les prix et de la fourniture
d’argent par la perception d’une taxe met fin à l’inflation telle
que nous la connaissons aujourd’hui. Le remplacement des taxes locales,
des impôts sur le revenu, des impôts sur le capital et de
toutes les autres taxes en découle naturellement. Sans avoir
à recourir à une quelconque information couteuse, les
gens apprendront à mesurer l’unité de valeur ajoutée,
ce qui conduira à une réforme de la comptabilité
et de la gestion commerciale qui s’accompagnera d’une heureuse simplification
des réglementations restrictives actuelles.
Le marché réformé de l’énergie rendra plus
équitable la distribution des ressources en Europe. Ce qui pourrait
améliorer considérablement la proportion d’énergie
"bonne pour l’environnement" et d’énergie "renouvelable"
dans la dépense énergétique globale.
7 La distribution des revenus
Au fur et à mesure que le montant de la Taxe
Unique augmentera en remplaçant de plus en plus de taxes inutiles
ou incitant au gaspillage, il deviendra nécessaire de mettre
en place un système de distribution des revenus. Le revenu de
base non sélectif (pensions gouvernementales, crédit social
ou salaire minimum) est la réponse évidente. Un revenu
de base suffisant pour assurer une vie digne , "un droit"
en quelque sorte, est le plus facile à gérer ; il est automatiquement
pris en compte dans le marché du travail et est totalement financé
par la taxe sur les ressources. C’est là que se trouve la solution
au fiasco de la Politique Agricole Commune (il faut des revenus pour
les fermiers et non des subvention pour des productions non souhaitées).
Il permet aussi la réduction naturelle de la "semaine de
travail" et l’élimination des "petits boulots",
mal payés, et autres. II résout aussi le problème
des artistes, des concepteurs, des droits d’auteurs sur les logiciels,
des bourses pour les étudiants, des salaires pour les femmes
au foyer, et de beaucoup d’autres cas sujets à disputes.
Naturellement ça marche aussi pour l’indemnisation "sans
malus" des pertes d’origine accidentelle ou criminelle et une foule
d’autres mésaventures que l’on peut rencontrer dans la vie de
tous les jours... L’Economie Dynamique (Economie des Ressources) est
chaque jour en équilibre.
8. L’adaptation à l’économie des ressources
8.1 Comme dans presque tous les systèmes dynamiques,
il faut aussi prendre en compte la cinétique. II y a un effet
d’inertie, et nous ne pouvons pas entrer d’un seul coup, en moins d’une
génération, dans une économie des ressources fonctionnant
à plein régime. Une génération, c’est le
temps qu’il faut pour qu’évolue naturellement la conception des
logements, des moteurs à combustion à haut rendement,
des circuits de chaufage par quartiers, des systèmes de récupération
des ordures ménagères, etc... II faut aussi du temps pour
que les individus s’adaptent à un mode de vie dans lequel on
paie les impôts quand on allume la lumièreou quand on jette
un emballage en plastique. II faudra substituer dans le marché
libre l’économie auto- régulée de l’oeuf pondu
en liberté à celle de l’oeuf pondu en batterie.ll faudra
aussi favoriser la rotation des cultureset l’utilisation de composts
renouvelables à la place d’engrais artificiels. Même chose
en ce qui concerne l’élevage intensif... Les premières
étapes de la mise en place de l’Economie des Ressources conduiront
à des changements extraordinaires dans la consommation de sorte
qu’il faudra ajuster constamment les taux de la Taxe Unique jusqu’à
ce qu’on atteigne le point d’équilibre. Ces ajustements tendront
à concentrer la Taxe Unique, mais le coût n’augmente pas
quand on consomme moins.
Notons, néanmoins, que le temps nécessaire pour abolir
l’économie classique et pour installer l’économie des
ressources est, malheureusement pour nous, à peu près
le même que celui qui nous sépare de l’épuisement
définifif des réserves de combustibles fossiles les plus
accessibles...
8.2 C’est maintenant qu’il faut agir. La proposition d’instauration de l’Economie des Ressources présente assez d’avantages pour qu’elle soit la plus attrayante, du moins au sens populaire si ce n’est au sens des vieux partis politiques.
8.3 L’économie des ressources commence avec
une Taxe Unique d’environ 25 écus par baril de pétrole
(suivant le revenu européen souhaité et les allocations
nationales) et une somme équivalente sur les autres énergies
et sur les Contenus Légaux en Energie Primaires desproduits importés.
La TVA est supprimée. Une fois qu’elle a été appliquée
(et une fois seulement) la nouvelle taxe agit sur toute l’économie,
graduellement diluée par les autres coûts (production,
distribution) et profits
Le système fonctionne à peu près comme suit :
Le pétrole transportant la taxe unique attachée à
son prix de marché va à la raffinerie. II est vendu comme
une fourniture à l’industrie chimique, avec les coûts de
raffinage en plus. II est à nouveau revendu comme matière
première à un négociant puis à un fabricant.
Le fabricant approvisionne un grossiste ou un distributeur et enfin
un détaillant. Finalement, le consommateur achète une
chemise en polyester, des bas, ou un tricot en acrylique contenant la
Taxe Unique qui est maintenant diluée en moyenne à moins
de 10% du prix, (c’est à dire moins que l’ancienne TVA.) Les
procédures bureaucratiques coûteuses et les évasions
fiscales encore plus coûteuses ont disparu.
9 Les joies de l’économie des ressources.
9.1 Ce qui nous enchante dans l’économie des ressources, c’est qu’elle est facile à mettre en oeuvre et à comprendre. Elle nous fait du bien. Nous sommes lentement en train de gagner le débat, c’est réellement une idée politiquement populaire, qui parait acceptable à beaucoup de gens de tous les milieux et représentant toutes les nuances de l’opinion politique. A l’exception des vieux économistes mais pour apprécier l’efficacité de l’économie conventionnelle, il suffit de regarder le monde avec sa désertification, ses forêts brulées, ses eaux empoisonnées, sa production intensive destructrice d’habitats, la fuite vers les cités, des millions d’affamés, la misère, les taux d’intérêts paralysants et les dettes, l’exploitation à discrétion de réserves de capitaux irremplaçables, le business de la City jouant avec les entreprises humaines, la corruption des cultures par le marketing propulsé par le profit, l’indifférence devant les coûts des matériels militaires, l’accaparement des sols, les économies souterraines, les paradis fiscaux et la valeur insensée des oeuvres d’art.
9.2 Le plaisir est autant dans la concrétisation d’une idée que dans le fait qu’elle apporte les améliorations qu’elle promet. Elle ne demande que très peu de réglementations et aucune nouvelle administration. C’est qu’en effet beaucoup de bureaucratie va disparaitre. Ceux qui travaillent dans les Douanes ou dans les services fiscaux confirment la facilité avec laquelle l’économie des ressources peut être mise en place. Les maux du système économique actuel, à bout de souffle, inapproprié et qui a largement fait faillite, seront corrigés, mais de façon évolutive et non de manière brutale ou partisane. Alors que beaucoup de choses vont changer avec le temps, il n’y aura pas de perdants, on a le temps d’ajuster le processus même pour ceux qui font fonctionner le système actuel dans leur seul intérêt. Mais il faut commencer bientôt parce que notre maison unique, la planète Terre, montre défia des signes d’endommagement. Et parce que l’Economie des Ressources utilise les mêmes deux facteurs (habituellement représentés par le capital et le travail), que l’économie classique mais en les inversant, on peut même affirmer qu’il n’y a pas d’autre alternative...
(FIN)