On crie « au scandale » dès qu’une oeuvre d’art est volée, disparait ou est démolie ; on restaure les vieilles pierres, les cathédrales, les fortifications, les pyramides, tombeaux, monuments historiques ; on protège et garde jalousement l’art sous toutes ses manifestations - et on en est fier ! - tableaux religieux et peintures militaires, sculptures, stèles, vieilles reliques et vieux drapeaux, sabres et goupillons ; on édicte même des lois préservant leur « existence »...
Mais comble de la bêtise, du non sens, de la folie et du délire, on salit les sites naturels au nom des loisirs, du tourisme ou de l’urbanisme ! On chasse et tue les animaux sauvages sur terre, dans l’air et dans l’eau, par passion de la gachette, par plaisir de tuer ; on coupe et brûle les poumons de la planète, les forêts vierges, au nom de l’élevage, des routes et du papier ; on pollue les eaux, la terre, l’air et les aliments au nom du progrès et de la science ; on ruine les consommateurs et les usagers au nom de la gloire de fusées et de satellites, que seuls les « traineurs de sabres » utiliseront ; enfin, on compromet l’équilibre naturel de tout ce qui est utile à la garantie, à la perpétuation de la nature, de l’environnement, de la vie, au nom de la rentabilité.
On regarde comme nécessaire et on se prosterne
devant tout ce qui rappelle un passé de honte, de crimes, de
mensonges et de haine, et on détruit tout ce qui est la raison
de notre vie !
Tout celà par cupidité, par profit, par propriété,
par luxe, par autorité ou domination de « l’homme sur l’homme ».
L’économie de marché a pourri les coeurs et les esprits, détruit la beauté et la vie saine, et le riche, le maitre, le P.D.G., l’actionnaire, le gouvernant, le politicien, le militaire, le religieux, le juge, le commerçant, le policier ; tout ce qui encadre les populations et les exploite, en un mot tout ce que la société humaine et marchande comporte d’imbéciles, de soumis, de violents, de salauds et d’ignorants, en sont les conservateurs et les défenseurs !
Après des millénaires de civilisation,
voilà où nous en sommes !! Il y a de quoi être dégoûté
d’être un humanimal...
ou plutôt, de ne pas encore être un Homme !