Le monde est un beau livre, il faut savoir le lire, 

Disent les optimistes avec de beaux sourires. 

Pourtant, dit mon beau-frère, (et qui n’est pas très beau)  : 

On vit de bonne soupe et pas de beaux propos  ! 

Car il n’est si beau jour qui n’amène sa nuit  ; 

L’espéré est plus beau que l’actuel d’aujourd’hui…

De l’âme les bobos survient souvent le pire  ; 

Le moral au beau fixe on ne peut le choisir. 

Même un pauvre pied-bot peut avoir grandes joies  ; 

On a beau bien chercher, on ne trouve que soi… 

Le plus laid des bateaux a bien son maître bau 

Il ferait donc beau voir qu’on parle d’un rafiot  !

Toujours un beau désordre est un effet de l’art, 

Prétend tel beau parleur sans qu’on le contrecarre. 

Mais n’est-il pas, cet art, le plus beau des mensonges  ? 

Pour que, ce beau discours, aussi, on le prolonge  ? 

C’est quand on triche, alors, que l’on devient artiste  ! 

Mais on aura beau dire, on n’y voit rien de triste…

Sur le plus beau des trônes, on n’est que sur son cul, 

Et la réalité nous ramène au vécu. 

Le beau, c’est l’inutile  ? Alors l’utile est laid  ? 

Et donc la vie est laide en traînant ses boulets… 

Non, le beau n’est pas cher  ! C’est le cher qui est beau  ! 

Voilà un beau moyen de choisir ses cadeaux…

Le beau est relatif, comme on dit aux Beaux-Arts  ; 

Nul beau ne veut de preuve et n’a besoin de fard. 

Aux yeux de chaque bouc, le plus beau, c’est la chèvre  ! 

Plus le visage est laid, plus beau son rire aux lèvres. 

Le plus beau papillon est né d’un vermisseau  ; 

Ce qui est beau est bon… et le bon devient beau…