En page 5 du « Nouvel Economiste » n°
82 ; deux graphiques provenant de la Société Générale
nous présentent :
- L’un, la progression de l’activité industrielle qui est passée
de l’indice 950 en novembre 1976, à l’indice 1060 en mai 1977.
- La seconde présente le taux de croissance de la consommation
des ménages. Il était de 4 en novembre 1976 et s’effondre
à 0,8 % en mai 1977.
Sachant que dans le même temps le taux de chômage a augmenté
(2 millions de chômeurs prévus et plus sans doute d’après
l’information de l’Organisation Internationale du Travail) on en déduit
:
- Que la production croît malgré la croissance du chômage,
- Que l’expansion est impuissante à assurer l’emploi,
- Que la production solvabilise de moins en moins les consommateurs,
puisqu’elle croît beaucoup plus vite que leur consommation.
Pourquoi accroît-on la production si elle ne peut trouver preneur
? Et alors comment peut-on espérer en tirer encore des bénéfices
?
Les graphiques de la Société Générale et
la courbe croissante du chômage dénoncent la précarité
et la vanité de ces objectifs.
La Société Générale nous démontre,
(qui l’eut crû) comme le répétait Jacques Duboin
: « que nous allons nous trouver les poches vides devant des montagnes
de produits ». Comme cette société sait bien fabriquer
de la monnaie, ne serait-ce trop lui demander de mettre à contribution
les capacités de ses super-comptables pour mettre au point la
création de revenus nous permettant de consommer ce que nous
produisons, c’est-à-dire un revenu social ?
Faisons toujours ce voeu, nous direz-vous, et buvons de l’eau !
Expansion et consommation
par
Publication : juin 1977
Mise en ligne : 19 mars 2008