Pourquoi le « pouvoir d’achat » n’est-il
« donné » qu’à ceux qui peuvent - encore - «
vendre leur travail ?... ou à ceux qui « spéculent
», grâce à un patrimoine plus ou moins héréditaire
? Les paumés : chômeurs, invalides, préretraités
et autres n’ont que de maigres « allocations » pour «
survivre »... ou mourir. Et cependant on accumule des montagnes
de « produits consommables », et on pourrait en produire
beaucoup d’autres. Pourquoi cette misère dans l’abondance rendue
possible ?
Pourquoi ne pas songer à une vaste « mutation sociale »
quand, se tournant vers le fossé (quelques fois dans notre propre
vie) on remarque combien de « révolutions » ont secoué
les civilisations, lointaines et proches ?... Cependant les «
lois économiques » sont restées immuables... C’est
toujours le « marché », l’argent, la spéculation...
et... la misère pour le plus grand nombre. Pourquoi cette «
imagination débordante et accélérée »,
d’un côté... et ce « refus » d’aller jusqu’au
bout... de l’autre ?... Sans remonter à la « guerre du
feu », ni même à « Jacquou le croquant »,
je peux parler, personnellement, de ce que j’ai vu, depuis 1914 : l’extension
de la machine à vapeur, de l’électricité, de l’automobile,
de l’avion, du confort de l’habitat (l’eau sur le lavabo, la salle de
bains, les w.-c. dans l’appartement, le chauffage central, les armoires
frigorifiques et congélateurs, le téléphone à
domicile, les machines à laver, et tous les gadgets de la vie
moderne), sans oublier les ordinateurs, les robots, les petites merveilles
de l’électronique... et ce n’est pas fini... que sera la «
vie domestique » dans 20 ans, dans 100 ans et plus ?
Pourquoi les terres ne sont-elles exploitées qu’à 40 %
environ ? 3 milliards d’hectares pourraient encore être cultivés
(Science Advisory Committee).
Pourquoi les machines ne travaillent-elles pas 24 heures sur 24 ?
Pourquoi freine-t-on des inventions nouvelles et leurs applications,
qui apporteraient encore de meilleures techniques et plus de «
produits abondants » à répartir entre les hommes
».
Si 80 % de terriens ne mangent pas à leur faim (certains en meurent)
pourquoi dépense-t-on gros pour aller chercher quelques cailloux
sur la lune ? Rôder autour de la terre , de Vénus, de Mars,
de Jupiter, etc. Construire des fusées qui pourraient détruire
10 fois notre planète. Nous, on veut bien privilégier
les promenades dans le ciel ; mais ne peut-on pas, aussi, privilégier
les... terriens ?
L’Etat subventionne les entreprises et l’agriculture, pour maintenir
leurs activités et... leurs bénéfices. Pourquoi
ne donnerait-il pas aux « consommateurs » les « moyens »
d’absorber les produits et services rendus abondants, grâce au
machinisme ?
La « guerre industrielle » amène les usines à
se « moderniser » sans arrêt, c’est-à-dire
à s’équiper de machines de plus en plus complexes et performantes,
qui diminuent le travail des hommes. La production s’accroît,
l’emploi, lui décroit. Les consommateurs n’ont plus assez «
d’argent » pour « vivre ». Il y a « récession
», « surproduction apparente », méventes, stockages
et... « crise ». On ferme des usines. On « liquide
» de nouveaux travailleurs, consommateurs, d’où nouvelles
« méventes », nouvelle récession, nouveau
chômage, aggravation de la « crise »... ; de «
peau de chagrin » en peau de chagrin, ce pourrait être la
fin d’une civilisation. Seule une petite « caste » s’en
sort (et s’en sort bien) ; pour la masse... c’est la misère...
alors que l’abondance pour tous est à la portée de la
main. Quelle ironie !!!
Entre l’inflation et le... chômage, entre la « surproduction
» des marchandises « invendables »... et la famine
dans le monde... pourquoi nos « économistes distingués
» et autres « experts reconnus » naviguent-ils de
Charybot en Scylla, sans trouver les moyens de « distribuer »...
ce qu’ils ne peuvent plus « vendre ».
Pourquoi ces millions de chômeurs ? Il faut donner une occupation
« rémunérée » à chaque personne,
une aide optimale aux jeunes et aux handicapés, une retraite
convenable aux vieux.
Et pas 36 solutions : il faut partager l’emploi... Et ce n’est pas 35
heures par semaine qu’il faut retenir, mais pourquoi pas, tout de suite,
28 heures (plus tard 21 heures, voire 14 heures...) 28 heures ; c’est
3 jours et demi de 8 heures, d’où 2 équipes par semaine
se relayant auprès des machines qui fonctionneront donc 7 jours
(au lieu de 5) ce qui accentuera l’abondance à répartir...
Et pourquoi ne pas maintenir, pour 28 heures de travail par semaine,
une rémunération au moins égale ; mais sous deux
formes. L’une thésaurisable, comme actuellement, l’autre «
fondante » disparaissant avec l’acquisition des denrées
de première nécessité et biens de consommation
courante, lesquels s’entassent actuellement, à grand frais (du
contribuable) dans des entrepôts ?... Cette dernière «
monnaie fondante » de consommation ne serait plus basée
sur des milligrammes d’or, ou sur le cours du dollar ou de l’écu
: mais pourquoi ne correspondrait-elle pas tout bonnement aux produits
de base à répartir, ceci selon les critères du
plan, après avis des Conseils économiques régionaux
et mondial ?
Quand je me promène de la préhistoire à nos jours,
je, ne vois que des progrès ! Quand je me promène dans
Aujourd’hui, je ne vois que des... Contradictions... et je pense qu’il
y a pourtant tant de progrès à réaliser encore.
Pourquoi les freinerait-on ?
Pourquoi cette « ridicule » danse devant des buffets...
pleins à craquer ?
Pourquoi ?
par
Publication : février 1985
Mise en ligne : 2 mars 2009