Au fil des jours
par
Publication : janvier 1977
Mise en ligne : 14 mars 2008
Dans la revue « DAEDALUS », Harry G. JOHNSON,
professeur à l’Université de Chicago et à la London
School of Economics, écrit qu’en France et en Italie on confond
la recherche économique avec la facilité littéraire
et l’aptitude à pratiquer une rhétorique grandiloquente
: « La France, par exemple, vit sur des rêves de grandeur
et les récompenses y vont aux prétendus économistes
qui savent s’emparer d’idées puisées dans la production
anglo-saxonne et les traduire en concepts français... Les économistes
français les plus estimés sont les plus malhonnêtes
(the most fraudulent economic scientists). La Recherche économique
des pays latins est ruinée par le dilettantisme, les effets de
plume, et ne survit que par la pratique éhontée de la
contrebande intellectuelle... ».
Que penser alors lorsque le Président de la République
nous dit que M. Raymond Barre est le meilleur économiste français
?
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Depuis la guerre du Kippour et l’augmentation du prix
du pétrole, il est de bon ton de déclarer que l’abondance
n’est pas possible pour tout le monde, que la famine menace, etc...
Or, lors d’une récente conférence de nutritionnistes qui
s’est tenue début décembre à Philadelphie, le Dr
TIMMER (Université de Cornell) a déclaré : «
A l’heure actuelle le monde produit de quoi fournir à chaque
individu 65 grammes de protéines et 3 000 calories par jour.
Malgré cela, un demi milliard d’êtres humains meurent de
faim ou sont sous-alimentés ». Ce qui montre bien, selon
le Dr Timmer, que ce sont les insuffisances de la distribution plutôt
que celles de la production qui sont à l’origine du mal.
C’est ce que nous disons depuis fort longtemps.
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Une proposition à retenir, celle du professeur
ANGELOPOULOS, gouverneur de la Banque Nationale de Grèce qui,
dans son livre « Pour une nouvelle politique du développement
international », suggère que les pays industrialisés
mobilisent les capitaux non investis et utilisent une partie des énormes
crédits militaires mondiaux (300 milliards de dollars) pour élever
leurs productions afin de satisfaire les innombrables besoins des pays
du Tiers-Monde.
Nous ne pouvons qu’applaudir à l’énoncé de ce programme
dont l’application signifierait l’abandon de la notion de Profit.
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Un moyen original pour créer des emplois :
construire des autoroutes à péage !
C’est en substance l’argumentation que développe M. PONTON, Ingénieur
Général des Ponts et Chaussées et Directeur Général
de la Société concessionnaire de l’Autoroute Esterel-Côte
d’Azur (tiens, il cumule deux emplois ce monsieur !) pour défendre
la perception d’un péage sur l’autoroute de contournement de
Nice qui amènera la création d’une quarantaine d’emplois
de receveurs. Voilà bien un exemple d’application fidèle
des consignes du gouvernement : il faut créer des emplois... à
tout prix.
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La C.F.D.T. sur la bonne voie ? Oui, car si l’on en croit M. J. CHEREQUES, secrétaire général de la Fédération des Métaux de la C.F.D.T., le premier objectif à atteindre en 1977 est la réduction massive de la durée du travail pour accroître l’emploi. M. Chérèques a notamment déclaré : « Nous voulons briser l’idée que la diminution de la durée du travail est anti-économique et malthusienne ».
(Décembre 1976).
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UN EXEMPLE A SUIVRE
Le Conseil Général du Val- d’Oise informe, par voie d’affiche, que les personnes âgées de 65 ans et plus peuvent désormais voyager gratuitement sur le réseau d’autocar du département et, en outre, bénéficier d’une réduction de 50 % dans le réseau S.N.C.F. de la banlieue parisienne ainsi que dans le métro parisien.
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Si l’on en croit F.H. de Virieu, les économistes
du Parti Socialistes viennent de retarder la date du colloque qu’ils
préparaient sur la politique industrielle qu’il conviendra de
mener en France, secteur par secteur, lorsque la gauche sera au pouvoir,
parce que leurs premiers travaux font apparaître que toute remise
en ordre de l’industrie, toute adaptation de celle-ci aux exigences
de l’intérêt général et aux critères
d’une modernisation « raisonnable » débouchent sur
des suppressions d’emplois et donc une aggravation dramatique du chômage.
Nous sommes heureux de voir que nos camarades du P.S. découvrent
enfin que le progrès technologique supprime des emplois. Il ne
nous reste plus qu’à les convaincre que ça n’a rien de
dramatique... à condition qu’ils veuillent effectivement changer
de type de société. Nous avons beaucoup de suggestions
à leur faire pour cela... et nous ne leur en voudrons pas d’avoir
pris nos idées.
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Malgré les succès croissants de l’industrie allemande, le taux du chômage en Allemagne Fédérale, est passé en novembre dernier de 4,3 à 4,8 % de la population active.