Ce serait trop simple ?
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Publication : novembre 1976
Mise en ligne : 12 mars 2008
La monnaie s’écoule entre nos doigts, elle
est de plus en plus fluide, elle nous lâche. La capitaliser devient
pour nous un leurre cynique : les 150 anciens francs économisés
il y a trente ans pour l’achat d’une paire de chaussures, ne nous permettraient
plus aujourd’hui que l’acquisition d’une paire de lacets...
Que nous décidions ou non de stabiliser sa « valeur »,
le résultat est là.
Il faut s’adapter à l’évolution et y adapter la monnaie.
La vertu de la monnaie, conçue pour servir la consommation, se
démontre de façon très simple par la parabole du
vigneron que nous a contée notre bon camarade Marcel DIEUDONNE,
dans « La gloire dès banques »
« Un vigneron désargenté fabrique un billet de banque
et l’échange avec un cultivateur contre un sac de pommes de terre
; avec ce faux billet le cultivateur règle les honoraires d’un
médecin, lequel ayant besoin d’un tonnelet de vin se le procure
auprès du vigneron faussaire. - « Tiens, mon billet ! »,
s’exclame ce dernier, et il le détruit. Le billet du vigneron,
quoique faux, a magnifiquement joué son rôle : permettre
à la production de s’écouler et aux services de se manifester.
»
Le service qu’a rendu le faussaire, pour l’accès aux produits,
peut être assuré par l’Etat. Avec l’aide d’organismes de
contrôle de la production, il peut émettre la monnaie en
fonction du volume de celle-ci et nous la distribuer par le truchement
de revenus sociaux, incluant le salaire garanti.
Cette monnaie de consommation devrait s’annuler à l’achat, elle
ne serait pas « fausse » puisqu’elle émanerait de
l’Etat.
Le marché se trouverait « assaini », mais non plus
par le retrait, coûteux et criminel dès produits, mais
par leur consommation.
Et nous ne serions plus condamnés aux travaux forcés,
inutiles ou nuisibles, à seule fin de créer dès
revenus !
Ce serait trop simple ?