La politique de l’énergie
par
Publication : novembre 1976
Mise en ligne : 12 mars 2008
La crise actuelle du pétrole illustre parfaitement
les différences fondamentales existant entre une économie
de profit et une économie des besoins.
Faut-il rappeler combien de fois nous avons mis en évidence,
dans « La Grande Relève », l’absurdité des
choix déterminés uniquement en fonction de critères
de rentabilité financière, au mépris des impératifs
de la rentabilité économique ?
Quelques exemples liés au pétrole (parmi d’autres) :
- la substitution des véhicules « Diesel » nauséabonds
aux trolleybus électriques dans de nombreuses grandes villes
;
- l’abandon de certains projets d’usines hydroélectriques ou
marémotrices, sous prétexte que le kilowatt obtenu dans
des centrales à fuel revenait moins cher ;
- l’aberrante politique gouvernementale en matière de transports
marchandises à longue distance, aboutissant à confier
à des poids lourds encombrants, pollueurs et meurtriers, un trafic
de masse que le simple bon sens commandait de réserver aux voies
ferrées.
Dans tous ces domaines, il va bien falloir réviser les options
et réorienter la politique énergétique. Malheureusement,
c’est un domaine où la durée du changement de cap se mesure
en dizaines d’années. A tous les inconvénients, déjà
subis du temps du gaspillage des ressources pétrolières,
vont maintenant s’en ajouter inéluctablement beaucoup d’autres,
lourds de répercussions sur notre vie quotidienne.
Ne nous réjouissons donc pas d’avoir eu raison, et demandons-nous
plutôt pourquoi nos thèses, pourtant solidement argumentées,
sont aussi peu prises en considération par les responsables.
Parmi les très nombreuses explications possibles, il en est une
sur laquelle il me paraît opportun de réfléchir
plus particulièrement.
En gros, on peut affirmer qu’actuellement la rigueur de l’analyse critique
du système économique capitaliste par le M.F.A. est unanimement
reconnue. Pourquoi n’en est-il pas de même de la solution constructive
proposée par J. DUBOIN sous le nom d’économie distributive
?
En démontant le mécanisme de cette dernière, on
constate pourtant que deux de ses éléments fondamentaux :
- la réforme monétaire (substitution d’une monnaie de
consommation à la monnaie capitaliste)
- le revenu social (équilibrant les capacités de production
à la demande réelle et non à la demande solvable),
découlent directement, pour ne pas dire mathématiquement,
de l’analyse critique de l’Economie du profit.