« Actuellement, les pauvres font vivre les riches,
mais ils ne le savent pas ».
Jusqu’à ce jour, tout a été essayé pour
gouverner les peuples. La société est complexe et évolutive,
c’est vrai, mais aucun système, à notre avis, n’a complétement
réussi. Tous les pouvoirs religieux, nationaux, royalistes, impérialistes,
colonialistes, fascistes, nazis, capitalistes, communistes, socialistes,
libéraux, républicains de toutes tendances, etc... ont
échoué, malgré le soutien sans limite de toutes
les églises.
Le droit laissé aux superstitions est, avant tout, la cause des
échecs de toutes les républiques. Dans toutes les parties
du monde, l’émancipation sociale et le désir d’amélioration
se heurtent aux croyances.
Beaucoup de personnes, surtout à gauche, ne votent plus, depuis
la déception de 1981-1986, et même avant. Nous pensons
que les 20% à 30% qui préfèrent aller pêcher
à la ligne plutôt que d’aller voter, ne sont pas des gens
de droite, mais des déçus de la politique, des dégoutés
des combines, et beaucoup d’entre eux pensent que Barre ou Fabius, c’est
blanc bonnet et bonnet blanc.
Nous pensons que si les femmes et les hommes d’avant-garde
voulaient s’en donner la peine, nous pourrions changer cela.
La solution nous semble simple. Nous l’empruntons à Proudhon,
c’est le fédéralisme. En 1992, nous serons une province
de l’Europe.
Avant cette date, devant les attaques de la droite contre les acquis
de ce dernier siècle et devant l’inertie de la gauche, il n’y
a qu’une solution, le Fédéralisme.
Proudhon a dit : « Le XXe siècle ouvrira l’ère des
fédérations, ou l’humanité recommencera un purgatoire
de mille ans ! »
« A l’aube du 3ème millénaire de notre ère
vulgaire, allons-nous enfin comprendre que le fédéralisme
n’est point une doctrine, mais une possibilité d’association
non étatique, révisable, et évolutive, comme le
sont les constitutions des sociétés en état de
perpétuelle évolution. »
Les hommes et les femmes de notre pays doivent pouvoir s’organiser comme
ils le veulent.
L’Etat actuel, c’est inévitablement la « nomenclatura »,
cette forteresse de privilèges qui dresse une barrière
d’incompréhension entre les hommes et qu’il faudra modifier.
L’administration des choses, c’est la structure économique du
Fédéralisme, cela nous conduira à l’économie
distributive défendue depuis 1934 par Jacques Duboin.
Le Fédéralisme n’a pour but que de distribuer équitablement
la production, en laissant à chacun sa liberté de choisir.
Ainsi chacun aurait l’assurance de recevoir sa part de production, même
si une machine automatisée l’a réalisée pour lui
; cela permettrait aux hommes d’aujourd’hui d’hériter des générations
passées et des techniques qu’elles ont su mettre au point, pour
accéder à une véritable libération : c’est
la grande relève de l’homme par la machine qui cesse d’être
sa concurrente, pour devenir sa servante.
La théorie fédéraliste s’avère plus humaine,
plus équitable, que le désordre actuel.
Par ses organes coordinateurs (et non directeurs) le Fédéralisme
laisse aux individus comme aux peuples leur responsabilité. Le
système politique actuel est remplacé par un système
administratif puisqu’il ne s’agit non plus de gouverner les hommes,
mais d’administrer les choses, en mettant l’homme ou la femme qu’il
faut, à la place qu’il faut, c’est-à-dire, en désignant
partout où s’exerce l’activité humaine, les plus dignes
et les plus capables.
La psychologie fédéraliste, c’est de rendre autrui capable
de penser et d’agir pour soi, d’avoir l’entière faculté
de se conduire pour et par soi-même, d’évoluer, de se développer,
selon son déterminisme personnel, sans avoir à rendre
compte qu’à soi-même de ses faits et gestes.
Le Fédéralisme incarne l’esprit de résistance et
d’objection de conscience à l’état permanent, par son
mépris de la domination de l’homme et des collectivités
sur l’individu. Dans l’environnement pollué de la société
actuelle le Fédéralisme représente pour l’individu
un moyen de vivre une vie plus large en multipliant ses jouissances
et en diminuant ses peines. Le Fédéralisme est une grande
richesse pour chacun de nous.
C’est une association de défense des libertés essentielles
de conscience, d’expression, liberté de faire ce qu’il nous plaît
sans vouloir empiéter sur la liberté des autres.
La solidarité économique et sociale pour chacun, et la
liberté de tous, sont incompatibles avec la hiérarchie
actuelle.
Il faut que les républicains comprennent que cette transformation
de la société doit entraîner la fin des privilèges,
des monopoles, et des pouvoirs constitutionnels actuels.