Perspectives d’un socialisme authentique
par
Publication : décembre 1981
Mise en ligne : 25 novembre 2008
LE Socialisme nouveau ne s’inspire que de l’intérêt général :
il reconnaît à chaque citoyen un droit au travail, mais
ce travail est obligatoire, il considère que la rente est immorale
et il supprime l’intérêt de l’argent.
Il s’agit là d’un socialisme nouveau que permet les progrès
inouïs du machinisme. Utopie ? Pas du tout, mais cela conduit à
s’évader analytiquement du système économique capitaliste
tout comme Descartes qui, pour atteindre à la vérité,
a dû s’évader de la philosophie scolastique.
DE L’EAU AU MOULIN :
C’est l’éminent polytechnicien Louis Armand, membre de l’Académie
Française, disant dans un colloque du « Figaro »,
le samedi 10 décembre 1960 : « Nous sommes au seuil d’une
mutation, c’est-à-dire de quelque chose de plus brutal et total
qu’une simple évolution ». Il précisait que toutes
les vieilles structures économiques et politiques y passeraient.
C’est M. Jacques RUEFF, économiste distingué, mondialement
connu, insistant sur cette idée de mutation, qui n’a d’équivalent
qu’en biologie, quand par exemple à la fin du secondaire : des
reptiles ont été éliminés parce qu’ils n’avaient
plus la possibilité d’évoluer. C’est pour cela que les
mammifères les ont supplantés. Nous sommes dans l’ordre
économique au seuil d’une transformation aussi importante.
Les caractéristiques des civilisations naissent, évoluent
et meurent comme les individus eux-mêmes.
Il existe en cette matière une horloge qui ne ment pas. Il ne
peut en être autrement pour le système capitaliste :
les temps ne sont plus très éloignés de l’écroulement
définitif du système. Cette civilisation dont toutes les
normes politiques, économiques, philosophiques étaient
fonction de la rareté des produits utiles aux hommes.
C’est Karl MARX qui a dit : Viendra un moment où le système
capitaliste ne pourra plus fonctionner normalement par suite des contradictions
engendrées par tous les progrès inouïs du machinisme
toujours plus révolutionnaires. Karl Marx ne pouvait être
plus clairvoyant.
Dans le système capitaliste, aussi invraisemblable que cela puisse
paraître, le premier souci, n’est pas celui de produire des biens
de consommation utiles aux hommes, mais bien celui de réaliser
le maximum de profit, qui lui- même est fonction de la rareté
des produits quels qu’ils soient.
Il ne faut donc pas s’étonner dans ces conditions que les viticulteurs,
les producteurs de légumes ou autres produits, soient condamnés
dans une période d’abondance, à détruire une partie
de leurs récoltes, afin de rétablir un équilibre
entre l’offre et la demande des produits, donc une fourchette rentable
pour les producteurs.
Même avec un minimum de rentabilité pour les producteurs,
il y aura néanmoins quantité de petites gens qui ne pourront
s’offrir leurs produits... Vraiment le système capitaliste n’est
que contradictions...
Citons pour terminer le LAROUSSE UNIVERSEL au mot : SOCIALISME.
Système de réformes sociales visant surtout une nouvelle
distribution des richesses sociales. En opposition avec l’individualisme.
Le Socialisme fait consister le progrès dans :
1°) La Socialisation immédiate ou progressive, volontaire
ou forcée des moyens de production.
2°) Le retour des biens à la collectivité.
3°) La répartition, entre tous, du travail commun et des
objets de consommation...