De l’économie de l’échange à l’économie distributive
par
Publication : décembre 1982
Mise en ligne : 7 janvier 2009
DANS son livre « Libération », écrit en 1936,
J. Duboin explique ainsi pourquoi il est devenu nécessaire d’abandonner
l’économie de l’échange :
« Le droit aux produits et aux services doit être libéré
de la considération du travail fourni, car le labeur humain,
conjugué avec l’outillage dont on dispose, n’est plus proportionnel
au rendement. L’excédent social, fruit de la coopération,
appartient à la communauté dont l’Etat est le gérant.
»
Et c’est pour distribuer cet excédent que J. Duboin préconise
le revenu social, qui s’impose pour assurer la pérennité
de la vie économique.
Naguère, G. Pompidou, grand commis du monde de la finance, défenseur
du libéralisme échangiste, prédisait, lui aussi,
face à la crise tenace, l’imminence d’une mutation de l’économie.
Le séisme financier révélé à Toronto
le 6 septembre dernier, serait-il le prélude à la brusque
transformation organique de l’économie annoncée par cette
autorité financière ?
Il nous semble donc de circonstance de rappeler la proposition rationnelle
de mesure transitoire qu’est le Revenu Social qui, par sa progression
et son caractère d’intérêt général,
a pour rôle de permettre à tous ceux qui sont atteints
économiquement par la baisse des revenus (chômage, dévaluation,
mévente) de rester solvables.
Cette mesure de transition dans l’acheminement des revenus qu’impose
le remplacement du travail humain par les techniques nouvelles, libère
les hommes de la contrainte de l’échangisme primitif.
La répartition : « à chacun selon son travail »,
devient : « à chacun selon ses besoins », l’accès
aux biens et produits fabriqués à l’aide des machines
est, désormais, ouvert à tous du berceau au tombeau.
N’est-ce pas à cette mesure transitoire appelée par la
mutation prévisible de l’économie, que nous convia Jacques
Duboin un quart de siècle avant l’annonce de Georges Pompidou
?