Préférez-vous vous habiller cher et européen
ou bon marché, et américain ? Ne réfléchissez
pas trop longtemps, on a déjà décidé pour
vous : ce sera cher !
Devant la « menace » du retour en force des Américains
sur le marché européen des fibres synthétiques,
la commission économique de Bruxelles a décidé
d’appliquer des droits « antidumping » sur les importations
de fibres acryliques : 7,2% pour les fibres discontinues et 26,6 % pour
les fibres sous forme de câbles.
En fait, seule la compagnie américaine American Cyanamid sera
pénalisée par cette mesure car la filiale du groupe allemand
B.A.S.F. implantée aux EtatsUnis a « accepté »
de relever ses prix à l’exportation vers l’Europe.
A part ça, vive le libéralisme économique et luttons
contre l’inflation !
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A propos d’inflation, un article publié dans
« le Monde de l’économie » du 30 octobre 1979 montre
que le processus inflationniste qui a débuté vers 1965
et qui se poursuit encore aujourd’hui ne peut être considéré
comme une conséquence de la hausse des prix de l’énergie
de 1965 à 1970 l’augmentation annuelle des prix des pays de l’O.C.D.E.
est passée de 2,7 % à 5,5 %. Pendant ce temps le prix
du baril de pétrole est passé de 1,93 à 1,26 dollar.
En octobre 1973 le prix du baril passe de 2,20 à 10,95 dollars,
ce qui, d’après les calculs, devrait donner une hausse des prix
de 3 à 4 %. Or, pour l’ensemble des pays de l’O.C.D.E., la hausse
des prix qui est de 7,6 % lorsque se produit l’augmentation du prix
du baril de pétrole, passe à 13,1 % en 1974. Ce qui donne
9 % d’accroissement inexpliqués. De 1974 à 1979 le prix
du pétrole passe de 10,95 à 12,70 dollars le baril, soit
une augmentation de 3 % par an. Dans le même temps on constate
des hausses de prix ce 11,1 % en 1975, de 8,6 % en 1976, de 8,7 % en
1977, de 8,2 % en 1978.
En fait, conclut l’auteur de l’article, c’est la baisse du prix de l’énergie
entre 1965 et 1970 qui a marqué le début de la cris, économique.
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« Crise économique », nous savons
que ça veut dire accroissement des profits pour les grosses boites
et les banques et tour de vis pour les salariés.
Comme on sait aussi qu’en régime « libéral avancé
» l’abondance tue le profit, on s’efforce de nous faire croire
que l’énergie est rare et chère.
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En fait, au 3e Forum International sur l’Energie qui a réuni à Nice l’automne dernier quelques 220 participants, représentant 40 pays, la conclusion unanime a été que « l’existence de nombreuses techniques possibles justifie l’optimisme à long et même à moyen terme ».
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La véritable crise, c’est que l’on s’obstine à nier les conséquences du fait que l’on peut produire de plus en plus avec de moins en moins de main d’oeuvre.
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C’est ainsi qu’en France la production industrielle
a augmenté de 5,4 % en un an et le chômage de 10,1 %, alors
que la durée du travail a diminué de 0,7 %.
Aux Etats-Unis, la Commission Economique du Congrès a publié
récemment un rapport qui montre que la productivité dans
le secteur privé a augmenté annuellement de 3,2 % entre
1947 et 1965, de 2,3 % entre 1965 et 1973, de 1,1 % entre 1973 et 1978.
Elle aurait diminué de 3,3 % au premier trimestre 1979. Les raisons
de cette baisse sont attribuées au gonflement de l’emploi (les
fameux 8 millions d’emplois créés depuis que Carter est
Président) , à la baisse des investissements et à
la diminution des budgets de recherche et développement qui sont
passés de 3 % du P.N.B. en 1966 à 2,2 % en 1978.
Malgré tout, les Etats-Unis restent en avance sur la République
Fédérale Allemande et le Japon et la productivité
continue de progresser à un rythme rapide dans les secteurs de
pointe comme l’industrie aéronautique, les télécommunications,
l’informatique et... l’agriculture.
Autant dire que si le chômage a paru baisser aux Etats-Unis, c’est
par la création d’emplois inutiles.
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La revue « Economie prospective Internationale
», éditée par un organisme de recherches rattaché
au Commissariat Général au Plan, publie un article dans
lequel on montre que : « A long et même à très
long terme, les ressources disponibles dans le monde permettent de nourrir
une population beaucoup plus nombreuse qu’actuellement. Le passé
récent a montré qu’un doublement de la production agricole
mondiale pourrait s’opérer en un laps de temps relativement court
(25 ans) ...
Tout indique que le montant actuel des réserves pétrolières
et minérales qui a déjà crû de façon
spectaculaire de 1970 à 1975, pourrait encore s’accroître
très sensiblement dans l’avenir soit à la suite d’une
hausse des prix des minerais, soit du fait de la mise au point de nouveaux
progrès techniques. »