Réflexions sur la politique
par
Publication : avril 1985
Mise en ligne : 6 mars 2009
« La politique est l’art d’empêcher les gens de s’occuper de ce qui les regarde » (Paul Valéry)
La POLITIQUE ! La politique de Droite, de l’extrême-droite ;
de Gauche, de l’extrême-gauche ; du Centre, du Milieu... La Politique
est le moteur des systèmes parlementaires (2) ou anti-parlementaires
; c’est le poumon de la société marchande, du profit.
Tout ce qui est politique garantit, assure la continuité, le
conservatisme de l’esprit de rentabilité, du capitalisme, du
salariat, en un mot de l’exploitation de l’homme par l’homme. Cette
calamité existe depuis l’époque de la rareté et
continue dans notre ère d’abondance pourtant incompatible. Pourquoi
le peuple, qui en souffre parce que toujours trahi, les chômeurs
qui ont tout perdu, les consommateurs dont le pouvoir d’achat s’évanouit,
s’y accrochent-ils comme si leur situation économique pour un
« mieux-être » dépendait de la politique ? Comme
si la politique était indispensable à la VIE ! Pourquoi
à chaque convocation électorale se précipitent-ils
dans le piège ?...
N’ont-ils pas encore compris - les consommateurs, les producteurs-salariés
- que la politique est la négation, le contraire de l’accès
au bien- être, à l’égalité économique
possible aujourd’hui ; que la politique est la manne des riches, des
patrons, des politiciens avides de pouvoir et de puissance, pour sauvegarder
leurs intérêts ? Que la politique est le tombeau des espoirs
libérateurs du peuple ?
Seule l’ECONOMIE, non de profit, mais de la satisfaction des BESOINS ;
non de la liberté économique libérale des marchands
et de leurs complices politiques, mais l’ECONOMIE représentée
par le Syndicalisme non inféodé à la politique,
seule réalité antagoniste à la politique ; seule
l’Economie est le vrai problème qui a trait aux besoins des Etres
Humains, à leur consommation sans laquelle aucune VIE n’est possible
!... N’est-ce pas l’impérieuse obligation de manger qui crée
l’existence de l’Etre Vivant ? Ne doit-on pas manger tous les jours,
satisfaire nos besoins impératifs : alimentaires, vestimentaires,
de logement, d’hygiène, d’instruction, de repos et de loisirs ?
Mais cela paraît tellement banal à l’esprit, matraqué
depuis des siècles par les dominants, qu’aucun parti politique
ne parle de l’essentiel : de nourrir l’être humain.
Les partis politiques promettent l’amélioration matérielle
de l’existence ? Inscrivent-ils dans leurs programmes des revendications
économiques telles que : la gratuité des transports en
commun, la gratuité de tous les services publics, des soins médicaux
- en passant par la suppression du forfait hospitalier - de l’instruction
publique ? Il est tout de même aberrant que des hommes fassent
un profit sur le bien public ! Est-ce que les partis politiques dénoncent
et vous proposent cela ? Le moment n’est-il pas venu, avec l’abondance
du blé, des pommes de terre, des fruits et légumes, du
beurre, du sucre, du lait, etc., de les distribuer, au moyen d’un Revenu
Social, au lieu de les détruire ou les stocker pour en maintenir
les prix et de les brader ensuite ?... Aucun parti politique ne s’engage
à réaliser cela, ne promet cela !
S’agissant du chômage, les politiciens nous dupent toujours en
employant leurs formules psychologiques pour « expliquer »
le chômage et faire avaler la pilule ; ils disent « ...
qu’en données corrigées des variations saisonnières...
». Quel purin démagogique ! Une chose est certaine : c’est
que malgré leurs explications tordues, le chômage augmente
à toute allure et le pouvoir d’achat s’effondre ; que ce soit
« ... en données corrigées, ou saisonnières...
», comme ils disent. Il n’y a que leurs déblatérations
hypocrites qui ne soient pas encore corrigées ! Aujourd’hui, ils
ont découvert le doux euphémisme de « flexibilité
de l’emploi » ! Quelle fourberie ! Quel parti politique dénonce
cela ? Même pas les syndicats officiels !
En résumé, soyons réalistes et exigeons dès
maintenant :
1) La GARANTIE DU SALAIRE PERDU pour tous les chômeurs et futurs
licenciés, puisque les emplois
disparaissent de plus en plus (4).
2) Un REVENU SOCIAL MAXIMUM sans impôt pour tous les autres consommateurs,
du berceau à la tombe, pour « acheter » l’ABONDANCE
qui regorge des magasins et des entrepôts et sont INVENDABLES.
C’est le seul programme réaliste et positif qui permettra à
TOUS de manger à sa faim et de satisfaire tous les BESOINS fondamentaux
: les techniques de production incroyablement perfectionnées,
remplaçant le labeur humain et créant l’ABONDANCE, permettent
enfin aujourd’hui la seule Organisation Economique et Sociale pour accéder
au DROIT A LA VIE, réalisable dans la Justice, l’Egalité
et la Fraternité : c’est l’ECONOMIE DISTRIBUTIVE dont aucun parti
politique ne veut et ne parle ; et pour cause !