Retour sur les chèvres de Mongolie

Tribune libre
par  J.-F. A.
Mise en ligne : 31 mars 2010

…Dans la GR 1106, dans son très intéressant article, Bernard Vaudour-Faguet nous apprend tout ce que nous ignorions sur la mondialisation, l’industrialisation de la laine de Cachemire, et par conséquent la mise à sac de cette région fragile et ses habitants.

Cet aspect hideux du capitalisme mondial n’est pas une première, et on l’a déjà rencontré et déploré dans d’autres régions du monde, à propos d’autres ressources animales. Souvent irréversibles, les conséquences nous font redouter le pire pour la survie de la planète.

Il est un point que n’a pas abordé l’auteur, c’est celui du respect de la vie et de la compassion.

Nous ne dirons jamais que les éleveurs de chèvres du Cachemire étaient tendres pour leurs animaux. Mais ils les respectaient comme des êtres vivants, même s’ils vivaient eux-mêmes de leur mort programmée. Dans tous les pays du monde, y compris dans nos campagnes, l’élevage traditionnel n’était pas une sinécure pour les animaux, mais des peuples prétendument arriérés, appelés “sauvages’ par nos aïeux, étaient bien plus en avance qu’eux dans ce domaine, je veux citer par exemple les indiens d’Amérique qui, avant de “prélever” un animal pour le manger, lui demandaient pardon et rendaient grâce à leur Dieu.

Rien à voir donc avec ce salopard de Buffalo Bill qui abattait des milliers de bisons pour le plaisir de tuer et se croyait pourtant “civilisé”, lui.

Les guillemets au mot “prélever”, c’est parce que depuis quelques années, les chasseurs utilisent ce verbe quand ils assassinent des animaux protégés. Les préfets aux ordres (pléonasme lourd !) autorisent des “prélèvements” pour calmer les excités de la gâchette.

Avec l’élevage en batteries, c’est-à-dire industriel, il n’est plus question de vie à respecter, de souffrance à éviter, mais de profit.

C’est le capitalisme exacerbé.

L’animal devient un “produit”, tout comme un paquet de biscottes ou un filet de pommes calibrées. Un produit standardisé, immatriculé, bourré de médicaments et de substances favorisant une croissance rapide, qu’on enverra à l’abattoir dès que son nombre d’heures de vie programmé sera atteint. Si l’élevage traditionnel est une plaie pour l’humanité, en ce sens qu’une protéine animale est infiniment plus coûteuse en énergie qu’une protéine végétale, d’une part, et qu’il est générateur de méthane (qu’on pourrait valoriser, on sait le faire dans certains pays) destructeur de la fameuse couche d’ozone, d’autre part, l’élevage industriel ajoute à ces tares le déshonneur pour l’animal humain, incapable de respecter les autres espèces.

La société que prônent les distributistes ne passe-t-elle pas par l’harmonie entre espèces vivantes, et, pour tout résumer, le simple respect de la planète sur laquelle nous vivons par hasard et provisoirement ?


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