Où est la révolution ?


par  P. LE DUIGOU
Publication : juillet 1985
Mise en ligne : 13 mars 2009

En lisant le n° 20 du journal « Partage  » de l’Association Syndicale des Chômeurs, on ne peut s’empêcher, même si on veut éviter de rêver, de faire le rapprochement entre les cahiers de doléances des chômeurs français de 1985 et ceux des délégués aux Etats Généraux de 1789. La révolution économico-sociale est-elle en route ?
Les conclusions de trois journées de réflexions et débats sur le chômage sont résumées en six points dans « Partage » par Philippe LE RAY :
1. LA LEGITIME DEFENSE. Maurice PAGAT rappelle que l’on est passé d’un chômage conjonctuel de courte durée à un chômage STRUCTUREL de longue durée. La moyenne du temps de chômage dépasse maintenant 10 mois. 1 100 000 chômeurs sont en fin de droit et certains d’entre eux estiment qu’ils sont en état de légitime défense.
2. LE MINIMUM CHÔMAGE. La revendication essentielle dans l’immédiat est d’obtenir un minimum chômage égal au moins aux 2/3 du S.M.I.C. Le minimum chômage doit être instauré au même titre qu’existe le minimum vieillesse. Le candidat Mitterrand s’y était d’ailleurs engagé. Le coût est d’environ 3 milliards de francs ; c’est à l’état d’en prendre la plus grande part à sa charge.
3. PAS DE CHÔMEURS DECHETS. L’opinion s’habitue à l’idée qu’il faut un « matelas de chômage », la société ne peut avancer sans « produire de déchets » même si ce sont des hommes et des femmes.
4. REPARTAGER LE TRAVAIL. Un des moyens d’y arriver, c’est le développement du temps partiel. Dans un ménage qui reçoit deux bons salaires, est-il nécessaire que le second soit à plein temps ? On estime que le temps partiel généralisé apporterait la création de 2 à 300 000 emplois.
5. LES T.U.C. MIEUX QUE RIEN. Il faut surtout que ce ne soit pas un moyen de s’offrir de la main d’oeuvre à bon marché. Les jeunes ne sont pas des fainéants puisqu’ils sont prêts à travailler pour 1200 F plutôt que de se sentir inutiles.
6. DES CAHIERS DE DOLEANCE. Partout vont être rédigés des cahiers de doléance exprimant les difficultés que rencontrent les chômeurs et rassemblant leurs revendications ».

Mais, poursuit objectivement Philippe Le Ray :
« Il reste qu’en face de l’ampleur du chômage, LES VRAIES SOLUTIONS SONT LOIN D’ÊTRE TROUVEES ».

Face à ces doléances, René Ruaux va plus loin. Sous le titre « Scénario du futur. La révolution de 1989 », il imagine qu’alors :
« - Des hommes n’avaient plus le droit au travail, ni au salaire.
- Des économistes sérieux vinrent donner des cours dans ces maisons de chômeurs et ceux-ci furent franchement scandalisés quand ils apprirent que beaucoup d’entreprises avaient retrouvé assez de réserves pour s’autofinancer et même avaient reconstitué des marges de profit leur permettant d’investir et de moderniser. Curieusement elles ne le faisaient pas, attendant on ne sait quel évènement Elles n’investissaient pas.
- Il n’était plus possible d’être Reaganien, tout le monde savait que là-bas, on s’accommodait de 35 millions de gens en dessous du seuil de la pauvreté.
- Les chômeurs de 1987 furent désormais considérés comme la première classe de travailleurs en recyclage avec salaire maintenu et reclassement garanti à la fin de l’année.
- Les affaires sont reparties à grand train et à notre grande honte, nous sommes contraints de faire appel à la main d’oeuvre étrangère ».

Alors je me pose la question : est-ce bien ça l’idéal des chômeurs ?
Quel que soit l’endroit ou se tournent mes yeux, je retrouve les mêmes consternations, les mêmes analyses, tes mêmes constats d’échecs, mais aussi les mêmes bonnes volontés, les mêmes souhaits de réforme de la société et les mêmes besoins d’action. Mais quelque chose diffère : LA SOLUTION. Toute les solutions envisagées n’ont aucune base économique solide

et ceux qui les proposent savent bien que ce ne sont que retouches sur une toile déjà peinte. Par contre, nos propositions, elles, sont destinées à adapter pour l’homme les conditions économiques du 20e siècle qui, ELLES, SONT REVOLUTIONNAIRES !
Entre le manque de « vraies solutions » des chômeurs, le système coopératif du parti humaniste et les rêves d’André Ruaux, il existe le système distributif de Jacques Duboin. Seule théorie globale, capable de résoudre l’ensemble des problèmes que nous connaissons actuellement. Voilà le formidable outil que nous avons entre les mains. A nous de le faire connaître (d’abord aux chômeurs et j’en appelle à chacun d’entre vous pour prendre contact avec la maison des chômeurs de sa ville). Nous aussi, SOYONS ACTIFS. Devenons des « hommes de terrain ». Considérons que chaque personne qui «  connait » le système distributif est un grain de sable Lorsque le tas de sable sera suffisamment important, il nous suffira d’ajouter de l’eau et le ciment des distributifs actifs pour obtenir le béton qui servira d’assise à une nouvelle société.


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