La démocratie, c’est quoi ?


par  R. PÉLOFI
Publication : octobre 1996
Mise en ligne : 10 août 2008

Étymologie du mot “démocratie” : du grec “demos”, le peuple et du grec “kratos”, force, puissance, pouvoir… Donc, la démocratie, c’est la force, la puissance, le pouvoir aux mains du peuple.

« Pour entraîner un peuple, on commence par l’endormir » disait déjà Marat, pendant la Révolution. De quelle fumée suffocante usent et abusent les grands de la finance ? En tête le foot talonné par le tennis : PSG, Rolland Garros… le quinze de France, le tiercé et autres jeux d’argent… les jeux télévisés débiles… Et pour compléter ce sinistre tableau, les anesthésistes religieux, porte-parole professionnels du néant mystique, qui s’essoufflent devant leur micro à seule fin d’aliéner le citoyen en le transformant en croyant. Or un croyant a perdu tout esprit critique, il avale les pires inepties, les pires contradictions, tout, tout comme une gélule anti-réflexion, sans même l’accompagner du demi-verre d’eau traditionnel. Un peuple croyant est une proie facile pour la pieuvre capitaliste. Le peuple, énorme masse ballottée à hue et à dia par des multitudes d’impondérables “intra et extracéphaliques” non identifiables, semble se délecter dans le monde des illusions. La cause principale de cette profonde apathie est indiscutablement l’ignorance, une ignorance totale de ce qui se passe dans les coulisses du théâtre véreux qu’est le milieu politique, l’ignorance des composantes complexes du moteur de l’économie, où l’on affirme d’emblée, sans sourciller, qu’il n’existe aucune alternative pour résoudre la crise, et donc pas d’autre solution que celle adoptée par nos gouvernants fantoches. Et le peuple d’avaler la pilule d’un trait. A la radio, à la télévision, dans la presse écrite… officielle, dans les revues et les livres, la vérité est dénaturée, voire occultée par des journalistes peu scrupuleux, soudoyés par de puissants sponsors industriels et commerciaux. Les peuples sont parqués sur une voie de garage. Victimes de la désinformation, ils sombrent dans la résignation, deviennent fatalistes ou bien vont grossir les rangs des néo-fascistes, persuadés qu’ils vont enfin découvrir la vérité. Réédition des années 30 ?[…] Nos grands élus ne sont en fait que des valets supérieurs grassement rétribués quoi qu’ils fassent ou ne fassent pas, ne poursuivant pas d’autre but que leur réélection, tous des maîtres experts en langue de bois et en “toco-manetas” (serreurs de mains). Soumis, sinon consentants, voire complices, ils obéissent à l’autorité suprême des grands “argentiers” multinationaux. Nos gouvernants font seulement semblant de gouverner. Une équipe de guignols, de magouilleurs-menteurs-profiteurs-opportunistes, des marionnettes flairant “l’oseille”… La devise de nos démocraties appliquées n’est pas servir, mais se servir. Sitôt après les élections, ils oublient leurs électeurs, troupeau d’ignares qui les ont amenés au royaume du Père Noël, parfaitement persuadés de l’efficacité d’une alternance allant du bonnet blanc au blanc bonnet.

Alors qu’elles devraient être incompatibles avec une économie où le profit prévaut sur la santé et sur les vies humaines, nos démocraties telles qu’elles sont appliquées ne sont en fait que des “ploutocraties” déguisées. Mais tout compte fait, malgré leurs faiblesses, malgré la gadoue capitaliste, force est de constater que de tous les régimes politiques appliqués dans le monde, les moins inhumains sont encore nos démocraties occidentales. On peut encore critiquer, railler, ridiculiser nos grands élus en les représentant sous forme de figurines monstrueuses, “Guignols de l’info” et “Bébête-Show”. On peut encore lire des hebdomadaires tels que “le Canard enchaîné”, “Charlie-Hebdo”, des mensuels aussi subversifs que “La Grande Relève des hommes par la science” et encore quelques autres peut-être moins connus… Il y a quelques jours, le ministre de la Culture dénonçait les agissements du maire Front National, pratiquant une censure illégale dans la bibliothèque municipale d’Orange et d’y introduire une série de livres conformes à ses opinions ! … Aujourd’hui Orange, demain Toulon, Marignane ? Comme la grippe ou la tuberculose, le fascisme est très dangereusement contagieux. Le Pen et ses lieutenants sont plus à craindre encore que le Sida ou la maladie des vaches folles… Peuple de France, réveille-toi !


Démocratie ?

« Vous dites ce que vous voulez et vous faites ce que l’on vous dit » Gérard Barry.
« C’est l’art d’écraser le peuple par le peuple, au nom du peuple » Oscar Wilde.
« Mon Dieu, Madame la Duchesse, la démocratie est le nom que nous donnons au peuple toutes les fois que nous avons besoin de lui ». G.de Caillavet et R.de Flers dans “L’habit vert” (1912).

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